Potentialités
La RCA dispose d’une bonne base énergétique particulièrement en combustibles ligneux en hydroélectricité. Ces ressources ne sont cependant pas répertoriées exhaustivement et le potentiel demeure très mal apprécié. Des efforts sont régulièrement consentis par les gouvernements pour mieux évaluer les ressources identifiées et promouvoir les nouvelles ressources. C’est le cas du potentiel hydroélectrique dont certaines études, bien que non exhaustives, ont révélé plusieurs sites aménageables. En raison de l’existence d’industries du bois et de diverses filières agro-industrielles (coton, café, oléagineux, canne à sucre), le pays dispose d’un potentiel de biomasse important. Le pays dispose d’un gisement de lignite et est dans la perspective de découverte d’hydrocarbures. Les potentiels solaires et éoliens existent mais sont très mal connus.
Potentiel hydroélectrique
Il n’existe encore que des inventaires partiels des ressources hydroélectrique de la RCA. Mais, une étude menée par le bureau d’études ELECTROWATT en 1972 a mis en évidence la forte potentialité hydraulique du pays, et le potentiel hydroélectrique est estimé à 2000 MW. Ce potentiel non exhaustif est réparti sur plusieurs sites hydroélectriques aménageables à travers le pays. Les inventaires partiels réalisés ont permis de mettre en évidence une quarantaine de sites hydroélectriques de puissance variant de 5 à 180 MW. Les données signalétiques de ces sites sont présentées dans le Tableau de l’Annexe 1. La capitale Bangui est située à une distance d’environ 100 km de quelques-uns de ces sites hydroélectriques existants et éligibles (Lobaye, Palambo et Boali).
A ce jour, seuls quelques sites ont été partiellement mis en valeur. Les canalisations forcées sur la M’Bali alimentant les usines de Boali 1 et 2 conçues initialement pour une puissance totale installée de 18,4 MW destinée à l’alimentation de la capitale, le barrage de régulation sur la M’Bali à l’avant de ces ouvrages construit par la société chinoise CWE en 1989, le barrage au fil de l’eau de Mobaye alimentant une turbine de 3,5 MW installé.
1.2. Potentiel en pétrole
Le pays a un potentiel pétrolier en cours de clarification. Cependant, les activités de l’exploration pétrolière en République Centrafricaine ont commencé dans les années 70. Ces recherches ont abouti à l’identification d’une zone prometteuse des bassins de DOSEO et SALAMAT, couvrant près de 30 000 km² et situés dans le Nord-Est du pays sur la frontière de la RCA et du Tchad. Le premier permis de recherche, couvrant une superficie de 147 000 km² a été accordé au consortium composé de SHELL, CHEVRON et CONOCO. Le consortium a débuté les efforts d’exploration par une couverture magnétométrique en 1973-74 et suivie de plusieurs campagnes sismiques entre 1975 et 1985. En 1986, un premier forage de recherche réalisé à ‘‘AOUKALE 1’’ a mis en évidence l’existence de traces d’hydrocarbures mais ne confirmait pas l’existence d’un gisement économiquement exploitable.
Malgré ce résultat insuffisant, les données collectées permettaient d’envisager l’existence d’un potentiel pétrolier exploitable, avec une probabilité raisonnable.
1.3. Potentiel en énergies nouvelles et renouvelables
La RCA dispose d’importants gisements d’énergies nouvelles et renouvelables qui sont quasi uniformément répartis sur tout le territoire.
1.3.1. La biomasse
La biomasse constitue la principale ressource énergétique, c’est l’énergie traditionnelle. L’exploitation du potentiel forestier, les diverses activités agricoles et les ordures ménagères peuvent faire de la RCA un immense laboratoire d’ENR à base de la biomasse pour sa richesse en combustibles ligneux et en végétation.
– Les combustibles ligneux
La RCA est couverte dans sa plus grande partie de formations de savanes, assez fortement boisées, même dans les zones du nord ou la pluviométrie est plus faible (moins de 1 m/an) dotant ainsi le pays d’un fort potentiel en énergie traditionnelle caractérisé par un gisement forestier important. Au sein de ces régions de savanes, les formations arbustives ou arborées alternent avec la forêt dense sèche et des forêts galeries. Conformément au Tableau 1, la couverture végétale du pays comprend la forêt dense et humide qui renferme deux blocs, les forêts semi-denses et les savanes arborées, regroupées en deux blocs. Le bloc Sud-Ouest fait 3.800.000 ha et le bloc Sud-Est 1.800.000 ha. Les zones de savane abritant les parcs nationaux et aires protégées pour la faune qui se nourrit de leurs espèces végétales, occupent 10% du territoire soit 6.200.000 ha.
– La défriche agricole et exploitation de bois énergie
La défriche agricole, pour la culture vivrière, mais aussi certaines cultures de rente comme le coton ou le café, libèrerait annuellement entre 400 000 et 800 000 tonnes de bois. En particulier, l’autoconsommation rurale n’a aucune influence sur l’évolution du couvert forestier : une famille paysanne consommerait en effet de l’ordre de 3 tonnes de bois de feu par an et défriche de l’ordre d’un demi-hectare, qui lui fournit entre 5 tonnes (savane arbustive pauvre) et 150 tonnes (forêt dense) de bois.
– Matières organiques et plantes énergétiques
La valorisation de ces matières organiques permet au pays de s’engager dans la production des biocarburants. En effet, les plantes énergétiques et particulièrement le jatropha curcas, plante à fleur dénommée «kada mono» en langue nationale, pousse en zones aride et semiaride et ne concurrence guère l’agriculture. S’agissant des plantes énergétiques comestibles, telles que les céréales, les plantes à tubercule, les oléagineux pour ne citer que ceux-là, leur valorisation doit prendre en compte l’autosuffisance alimentaire.
1.3.2. L’énergie solaire
L’irradiation solaire est de 5 kWh/m2/j en moyenne répartie sur tout le territoire. La partie Nord-Est du pays et la partie Centre bénéficient d’un ensoleillement journalier dont la durée, suivant les régions et les saisons, varie de 10 à 12 heures et susceptible de faciliter le développement de l’électricité photovoltaïque. On note cependant, deux jours sur l’année sans ensoleillement sur le territoire.
Ainsi, des potentialités existent en matière d’énergie solaire mais son utilisation n’est encore qu’au stade embryonnaire : pompage d’eau en milieu rural, centres de santé, éclairage, relais de faisceaux hertziens ou balises de navigation aérienne.
1.3.3. L’énergie éolienne
Aucune étude n’a été réalisée dans ce domaine.
1.3.4. L’énergie géothermique
Aucune recherche n’est effectuée dans ce domaine. Cependant, quelques sites ont été identifiés dans les zones de Dissikou (Dékoa) et d’Ambilo (Nzako).
1.3.4. Potentialité en maîtrise d’énergie
Le gisement d’économies d’énergie (lutte contre le gaspillage et la surconsommation) existe et concerne la majorité des centres de consommation, particulièrement :
- la climatisation anarchique en l’absence de tout règlement thermique qui conduit à une demande de pointe annuelle non négligeable ;
- la réfrigération où les équipements ne sont pas adaptés au climat le plus souvent ;
- les transports en commun avec un faible taux de remplissage et de mauvaises conditions
d’entretien entraînant des consommations kilométriques supérieures aux normes ; - les transports individuels où l’afflux des grosses cylindrées et des véhicules tout-terrain
ne correspond guère aux trajets courts et urbains ; - la cuisson des aliments avec le mauvais rendement des foyers de type 3 pierres ;
- le choix des modes d’éclairage souvent anarchique ;
- les pertes sur les réseaux de transport et de distribution électrique.
1.3.5. Potentiel en énergie nucléaire
Le pays dispose d’un gisement uranifère déjà sollicité, son exploitation est d’actualité et sa réserve est estimée à 23 000 tonnes.
1.3.6. Potentiel en lignite
Le gisement de lignite dans la région de Bakouma, a une réserve estimée à 2,9 millions de mètres cubes (soit environ 4 millions de tonnes), ce qui correspond à une énergie totale de 35 Pétajoules. Son exploitation ne pourra être envisagée qu’avec le développement du secteur industriel dans la région.