BILAN ENERGETIQUE
Production énergétique nationale
En 2016, la production d’énergie a atteint environ 2,86 millions de tep comme le montre la Figure 1, l’essentiel, 98% est constitué de bois de feu, le reste entre l’électricité du système interconnecté, 1%, et le charbon de bois, 1%.
Bois-énergie
Le bois de feu, et de manière marginale, le charbon de bois, constitue le combustible de la quasi-totalité des ménages de la RCA pour la cuisson des aliments. L’approvisionnement et la distribution sont assurés par des opérateurs privés, individuels ou entreprises familiales. La production du charbon de bois est principalement destinée à l’approvisionnement de la capitale et des grandes villes. Bien que l’usage du charbon de bois soit encore relativement marginal à Bangui, les quantités de bois nécessaires à sa production représentent de l’ordre de 11% des besoins totaux en bois. Les statistiques en la matière sont difficiles mais les données du Tableau n° 2 fournissent l’évolution de la production depuis 2012 jusqu’à ce jour. La production atteindrait 2,83 Mtep de bois de feu et 15 ktep de charbon de bois, soit au total un plus de 2,8 Mtep de bois à usage énergétique. A l’échelon national, ces chiffres sont peu significatifs face à la productivité des formations boisées centrafricaines.
Cette tendance à la croissance régulière de la production du bois provient des besoins réels de consommation qui s’expliquent par la démographie galopante de la capitale accentuée par les déplacements massifs des populations de l’intérieur du aux conflits et à l’insécurité.
Electricité
La production globale de l’électricité a atteint 136 GWh. Elle est presque exclusivement d’origine hydraulique, la production thermique oscillant autour de 0,25 GWh. Tel que montre la Figure 2, en dehors du décrochage de l’année 2008, la production hydraulique oscille autour d’une valeur moyenne de 136 GWh en 2006 et 2016, la croissance est presque nulle.
Cette production s’appuie sur une puissance installée du système interconnecté de Bangui. La puissance installée totale du réseau interconnecté est d’environ 37 MW dont la répartition est donnée par le Tableau 3. Il ressort que par rapport à leurs années de mise en service, plusieurs machines travaillent dans la zone d’amortissement. Mais le gouvernement, avec l’appui de l’AFD, a mis en oeuvre un Projet de Réhabilitation d’Urgence des Usines Hydroélectriques de Boali 1 et 2. La réhabilitation de Boali 1 est achevée depuis Décembre 2016 permettant d’améliorer le niveau de disponibilité de la puissance installée d’origine hydraulique. Les travaux de réhabilitation de l’usine de Boali 2 débuteront en février 2017 pour une durée de 3 mois en raison de 45 jours par machines. De même, deux groupes ont été réhabilités au niveau de la centrale thermique de Bangui, il s’agit des groupes n° 3 et 4, rendant réellement disponible 5 MW d’origine thermique ; c’est ce qui explique la légère croissance de la production thermique au cours des mois de novembre et décembre 2016.
La production des centres secondaires est inexistante du fait de l’incapacité financière de l’ENERCA, la mauvaise rentabilité et la situation conflictuelle du pays. Il n’y a plus aucune puissance installée dans les villes de l’intérieur du pays.
Consommation énergétique nationale
En 2016, la consommation énergétique nationale globale est de 2 736 159 tep soit 0,54 tep par habitant. La consommation énergétique de la majorité de la population est encore constituée de combustibles ligneux. Conformément à la Figure 3, la consommation finale d’énergie est satisfaite à plus de 96% par le bois de feu, le charbon de bois et les résidus agricoles, et pour le reste par les produits pétroliers importés (environ 3%) et l’électricité pour moins de 1% qui s’explique par les forts niveaux de pertes d’énergie enregistrés sur les réseaux de transport et de distribution de l’électricité.
Bois-énergie
En 2016, la consommation totale du bois de feu et du charbon de bois en République Centrafricaine s’élève 2,65 Mtep soit 0,52 tep par habitant. La tendance à cette forte augmentation de la consommation de bois-énergie par rapport aux années précédentes s’explique par la démographie galopante de la capitale accentuée par les déplacements massifs vers Bangui, des populations de l’intérieur en raison de nombreuses poches d’affrontements armés et de l’insécurité consécutive.
L’électricité
La configuration énergétique actuelle du système interconnecté de la RCA est présentée sur la Figure 4. Le système interconnecté de la RCA se résume essentiellement en la production et distribution de l’énergie électrique à partir des centrales hydroélectrique de Boali et thermique de Bangui pour les besoins uniquement de la population de la capitale, les Centres Secondaires n’étant plus opérationnels depuis 2004. Ce synoptique fait ressortir les pertes d’énergies majeures au niveau de la distribution pouvant atteindre par moment les 45%. Les autoproductions de secours, bien qu’existantes, ne sont comptabilisées et prises en compte dans le système interconnecté.
Figure 5 représente la répartition de l’énergie consommée par nature. Pour le réseau interconnecté Boali-Bangui, la consommation n’a pas trop évolué, elle est passée d’environ 126 GWh en 2006 à 130 GWh en 2016. On observe une tendance à la hausse de la consommation d’électricité de l’ensemble des réseaux basse tension et moyenne tension. Le niveau faible de la consommation sur le réseau moyenne tension s’explique par la disparition des petites et moyennes entreprises.
Les écarts entre les énergies produite, distribuée, facturée et réellement consommée s’expliquent d’une part, par le niveau important des pertes d’énergie dans le réseau de distribution, et d’autre part par les fraudes ; elles ont atteint 42% en 2016. La consommation interne demeure pratiquement constante chaque année et est en moyenne de l’ordre de 0,62 GWh par an, elle a atteint 0,12 GWh en 2016.
Les énergies nouvelles et renouvelables
La biomasse : En dehors du bois-énergie, la mise en valeur de la biomasse est encore à ses débuts.
L’hydroélectricité : L’énergie électrique consommée au plan national est à plus de 90% d’origine hydroélectrique.
L’énergie solaire : La consommation de l’énergie solaire n’est pas maîtrisée. Elle est surtout individuelle à l’exception de certains services publics comme la santé, la gendarmerie, la communication. Sa part dans la consommation énergétique nationale est négligeable.
L’énergie éolienne : Sa consommation n’est pas maîtrisée.